Enduropale : les conseils de deux pilotes experimentés

Cette course mythique se déroule chaque année dans le Pas de Calais, c’est tout simplement la plus grande course de moto tout terrain au monde ! Cette année, ce sera sa 42eme édition avec un maximum 1770 motos au total ainsi que 550 quads sur le week end. Un événement incontournable de l’enduro sur sable!

Lors de cet événement, la ville propose beaucoup d’animations, ainsi vous pourrez profiter d’un véritable village moto et quad. Il vous sera possible de profiter des dernières nouveautés des concessionnaires et accessoiristes mais aussi de profiter d’un écran géant pour voir la course dans une ambiance et un confort optimal.

Les différentes courses

Enduropale

C’est la course phare de motos, elle se déroule sur les plages du Touquet et de Stella sur 12.6km. Tout un aménagement a été réfléchie afin d’augmenter la difficulté et assurer ainsi plus de spectacle. Le gagnant sera celui ayant effectué le plus de tours après trois heures de course et selon l’ordre d’arrivée au dernier tour.

Quaduro

Pour ce qui est du quad, le parcours sera lui aussi de 12,6 km avec jusqu’à 550 quads sur la piste. Il s’agira des mêmes pistes et règles que pour l’enduropale.

Enduropale Juniors

C’est une course de 3km sur le front de mer du Touquet, les pilotes sont âgés de 13 à 17 ans. La course dure une heure.

Enduropale Espoirs

C’est exactement la même course que pour l’enduropale junior mais pour les 11-15 ans.

Enduro Vintage

Cette course qui a débuté en 2015, revient encore cette année. Elle se déroule en deux manches de 30 minutes avec une limitation de 300 participants. Les machines utilisées sont seulement des bécanes d’avant 1990, de quoi voir de belles pièces vintage.

Les règles depuis 2017

Cette fois les SSV seront de la partie pour le quaduro, la course peut donc prendre une toute autre dimension. Pou l’Enduropale, le parcours change de sens en 2017, il n’emprunte plus la partie dunaire mais se déroule sur les plages du Touquet et de Stella.

C’est aussi le retour du holeshot avec 3 grandes lignes droites de 1.2 km dès le départ, ce qui nous promet un sacré spectacle. Pour ce qui est du ravitaillement, seul un parc est autorisé par pilote.

Les conseils de vétérans pour cette année

Interview de Frederic Lemeunier

Qui êtes vous?

Je suis Frederic Lemeunier, responsable de 3AS Racing qui commercialise des pièces moto et quad sur internet, j’ai 54 ans et la passion de la moto a toujours été forte chez moi.

Combien de départ du Touquet avez vous effectué ?

J’ai du faire 16 ou 17 Touquet.

Quelle a été votre meilleure performance?

La meilleure a été en 1988 où j’ai terminé quatrième et en 1989 j’ai terminé cinquième en étant premier français. Je pense que que les retombées de cette année 1989 ont été meilleures que celles de l’année 1988. A l’époque j’étais officiel Yamaha et j’ai pu mesurer que ça avait un impact important sur ma carrière et la connaissance qu’avait les gens de moi.

Quel a été votre sentiment lors de votre premier Enduropale?

Pour une première, j’ai terminé deux cent cinquantième, c’était une épreuve très très fatiguante, je me rappelle après avoir passé la ligne d’arrivée être vraiment très content. Et en revenant par la plage la moto a cassé, mon père a du venir me chercher avec une sangle. Ça a duré entre 1h30 et 2h pour rentrer au camion mais j’avais vraiment un sentiment de satisfaction c’est une course vraiment difficile surtout quand on n’est pas entraîné comme je pouvais l’être lors de ma première édition.

Quel est l’atout de cette course de sable par rapport aux autres?

Je pense que le premier atout est que c’est une course qui fait référence sur le plan régional mais surtout national avec près de trois cent mille spectateurs. C’est un circuit qui reste mythique avec plus de 1000 personnes au départ, c’est une course bien différente des autres car les participants constituent une chicane mobile tout au long du parcours. Il faut savoir les éviter, savoir les doubler et être très vigilant. Il faut faire attention aux chutes et être bien préparé physiquement.

Quels conseils sur la préparation de la moto pouvez-vous conseiller?

Le premier point c’est le filtre à air, c’est fondamental d’avoir un filtre bien préparé avec une chaussette et un sur-filtre. On sait que c’est l’organe le plus important de la moto, qu’il va falloir faire face à beaucoup de projections de sable, et va donc être fortement sollicité. Pour le pilote je dirais les lunettes qui doivent éviter la buée ou en cas de pluie que le masque se bloque. Une paire de gants éventuellement dans la sacoche derrière si il pleut beaucoup pour continuer à tenir les organes directeurs de la moto.

Cette fois-ci quels conseils donneriez vous aux participants pour ce week-end?

De se préparer correctement, de faire au moins 10, 15, ou 20 sorties avant en essayant de rouler longtemps. Le jour de la course il faut penser à respirer, si c’est difficile d’aller chercher la respiration, de souffler même en ralentissant si il le faut. Une pause est aussi envisageable le principal est de ne pas se mettre dans le rouge sinon on ne pourra pas la finir.

Pouvez vous nous partager votre expérience du Touquet avec vos meilleurs souvenirs tout comme vos plus difficiles?

Le meilleur souvenir c’est ma place de cinquième! Lorsque vous montez sur le podium et qu’il y a des milliers de personnes devant vous c’est une joie immense. Déjà pour le résultat mais aussi la préparation car on commençait dès le mois d’août. Quasiment six mois d’entrainement pour une course de trois heures. Un entrainement intensif avec trois sorties par semaines, de la course à pied, du vélo mais aussi de la natation. Une forte concentration lors du départ avec plus de mille motos et la chance d’avoir une moto qui va vite et d’être dans les trois, quatre premiers au départ en ouvrant la voie pour tout le monde. Un gros gros plaisir sur cette édition.

Les mauvais souvenirs ça restera les casses, quand la moto casse, quand on se fait mal ou lorsque la moto tombe en panne d’essence c’est de pas aller au bout. Beaucoup de choses qu’on ne maîtrise malheureusement pas.

Est-ce que vous prendriez de nouveau le départ du Touquet?

Oui je pense que je le ferai, ça serait sûrement plus le vintage, mais pas tout de suite à cause du rachat de 3AS Racing, il a fallu remettre les choses en ordre, recruter des gens, remettre la société sur les rails… j’avais la tête ailleurs. Sur une course de sable comme ça il faut vraiment être bien préparé et jusque là ce n’était pas le cas. Mais le Touquet Vintage me branche bien et je finirais par le faire.

Dernière question, quel lien entretenez vous avec Arnaud Demeester?

Je pense qu’on a un lien quasiment familial, je lui ai permis de découvrir la moto et il a beaucoup été avec moi. Il m’a permis de connaître mon épouse au delà de ça on a un lien de passionné, parce qu’on partage une vision de sport qui est identique, c’est quelqu’un qui s’entraîne vraiment beaucoup. Et on s’entend bien de manière naturelle, on est aussi partenaire de son nouveau team qui est CAP Racing. Cela me fait plaisir d’être encore une fois à ses cotés, c’est des liens quasiment familiaux.

Interview de Arnaud Demeester

L’interview a été réalisé suite à un appel de Frederic Lemeunier, ils discutent donc ensemble tous les deux pendant l’interview la rendant plus sympathique qu’un simple question/réponse (à écouter dans le podcast). La partie écrite reprendra seulement les informations.

Qui êtes vous?

Arnaud Demeester: Arnaud Demeester, 43 ans, actuellement gérant d’un contrôle technique et d’une station de lavage automobile.

Combien de départ du Touquet avez vous effectué ?

Arnaud Demeester: Une vingtaine, mais c’est compliqué de le dire exactement.

Quelle a été votre meilleure performance?

Arnaud Demeester: Je l’ai gagné sept fois, mais la dernière victoire a été la plus importante avec une bagarre avec Timotei Potisek qui restera dans les annales de l’enduro.

Frédéric Lemeunier: A 200, 300 mètres de l’arrivée, les deux pilotes se passaient et se dépassaient pour finir à cinq secondes d’écart à l’arrivée. Du jamais vu au Touquet.

Quel a été votre sentiment lors de la première victoire?

Arnaud Demeester: C’était une grande surprise, je ne m’attendais pas à gagner l’Enduro à l’age de 21 ans, soit le plus jeune vainqueur de l’enduropale. A la base je partais pour faire une bonne place, mais de là à gagner, c’était une grosse surprise.

Quel est l’atout de cette course de sable par rapport aux autres?

Arnaud Demeester: C’est la course la plus mythique, c’est 1100 pilotes sur la même grille de départ, Ça fait plus de quarante ans que ça dure et ça va être la quarante deuxième éditions cette année. C’est aussi une course très médiatique avec une des seules courses diffusée en direct à la télévision. L’affluence de spectateur est aussi impressionnante avec en moyenne entre cent cinquante et trois cent mille spectateurs et un record à quatre cent cinquante spectateurs lorsqu’ils ont annoncé que c’était la dernière édition en 2005.

Frédéric Lemeunier: Pour le Grand Nord, il s’agit du plus grand événement sportif en terme d’affluence de spectateurs après le tour de France.

Quels conseils sur la préparation de la moto pouvez-vous conseiller?

Arnaud Demeester Il faut la préparer minutieusement avec les bonnes pièces, le filtre à air qui est très important, de bons pneus, une bonne transmission, un bon embrayage, pleins de pièces que l’on trouve chez 3AS Racing. 

Cette fois-ci quels conseils donneriez vous aux participants pour ce week end?

Arnaud Demeester: Tout d’abord se faire plaisir un maximum, C’est une épreuve à part, on se prépare 6 mois pour faire cette épreuve donc il faut en profiter au maximum.

Frédéric Lemeunier: Que dire à quelqu’un qui comme la plupart de nos clients qui rêve de faire un Touquet, alors qu’ils n’ont roulé que deux ou trois fois dans le sable?

Arnaud Demeester: Il faut vraiment bien préparer la moto, ça serait un peu bête de faire une ligne droite ou un tour et s’arrêter là. La préparation de la moto est primordiale. Il faut le filtre à air, la bonne carburation. Il ne faut pas que le rêve se transforme en cauchemar au bout de 10 minutes. Il faut être vigilant et avoir les bons conseils avec par exemple 3AS qui a, à sa tête quelqu’un qui a fait beaucoup de Touquet, a failli faire un podium en étant le premier français en 1988-1989.

Frédéric Lemeunier: Lorsque certains n’en peuvent plus au bout de 20 minutes, qu’est-ce que tu leur conseilles? S’arrêter, boire un peu, ralentir?

Arnaud Demeester: La meilleure stratégie c’est d’essayer de ralentir au début, si ça continue, il faut s’arrêter deux ou trois minutes pour récupérer. Même si une course c’est long, il faut essayer de partir vite mais c’est une course de longue haleine et il faut rester constant sur 3 heures. Cela ne sert à rien de partir très très vite au début et de s’essouffler à la fin. Il faut partir à point et s’économiser.

Pouvez vous nous partager votre expérience du Touquet avec vos meilleurs souvenirs tout comme vos plus difficiles?

Arnaud Demeester: Les meilleurs souvenirs c’est l’entrainement, la préparation, tout ce qui englobe le Touquet. C’est un réel plaisir de se préparer pour cette course là et le jour de cette course, c’est la cerise sur le gâteau avec l’aboutissement de 6 mois de travail. Ça restera toujours un souvenir inoubliable, je pourrais faire un livre tellement j’ai d’anecdotes avec plus de 20 ans d’enduro du Touquet.

Frédéric Lemeunier: Il faut le faire !

Arnaud Demeester: Oui il faut le faire, il faut quelqu’un qui écrirait toutes les anecdotes, et il y en a tellement que ça pourrait faire un livre. Peut être Eric Breton pourrait faire ça !

Frédéric Lemeunier: Ensuite en vente sur le site de 3AS-Racing (rires). Et ça marcherait, il suffit de voir le livre de Pierrick Paget de 500 exemplaires qui est extrêmement demandé alors que nous n’avons pas eu le temps d’en commander.

Arnaud Demeester: C’est une affaire à suivre, sur les anecdotes, mais aussi les conseils à donner aux pilotes.

Est-ce que vous participez cette année à l’enduro du Touquet?

Arnaud Demeester: Je devais y participer et je me suis cassé le poignet à l’enduro d’Hossegor. Suite à l’IRM passé lundi et ce n’est pas encore revenu donc ça sera pour la prochaine fois. Mais mon fils roule et je m’occupe de petits jeunes du Team CAP racing, il y aura Julien Duhamel et Tom Vialle. Le week end va être bien pour moi aussi, je vais commenter la course sur France 3 le dimanche, je ne vais pas m’ennuyer.

Dernière question, quel lien entretenez vous avec Frederic Lemeunier?

Arnaud Demeester: C’est une très longue histoire! C’est grâce à lui que je fais de la moto et que j’ai gagné 7 fois l’enduro du Touquet. La première fois que j’ai découvert la moto c’est grâce à lui lors d’un repas chez ses parents, et lorsque j’ai vu toutes les coupes dans sa chambre je lui ai demandé ce qu’il faisait ce qu’il m’a répondu « Je fais de la moto, si tu veux je fais une course à Cassel dimanche prochain vient me voir! ». je suis allé là-bas, et la première chose que j’ai vu ce sont les petites motos pour les enfants, j’ai vu la course et j’en suis tombé amoureux. C’est Fred qui m’amenait aux entraînements car mon père n’avait pas trop le temps. Après ça il s’est marié avec la soeur de mon meilleur ami, c’est donc une histoire de famille.

Frédéric Lemeunier: C’est la famille du Lapin Blanc! Lapin blanc est une rue à Grande-Synthe où Arnaud habitait et ma femme habitait 4 maisons au dessus. Grâce à l’ami d’Arnaud qui est maintenant mon beau frère j’ai rencontré ma femme.

Arnaud Demeester: Il m’a fait connaître la moto, je lui ai fais connaître sa femme. C’est un échange de bons procédés (rires).

Merci d’avoir répondu aux questions et bonne journée Arnaud!

Arnaud Demeester: Bonne journée!